PARLONS FRANÇAIS !
En 1973, lorsqu'il était bien apparu que le lévrier élevé par les nomades du nord Mali était différent de celui élevé au Maghreb et dénommé Sloughi, nous avions créé (avec Mazel, Roussel, Parigi et Vannier) le Club du Lévrier Touareg (Oska), afin de négocier avec la FCI la reconnaissance du standard que nous proposions, à l'appui de la thèse du Dr François Roussel.
En 1981, lorsque cette gestation administrative arrivait à son terme, le juge Yves Lelong fut chargé de finaliser la rédaction de ce nouveau standard. Hélas ! car ce prétendu cynophile commit là encore deux regrettables erreurs :
- il rejeta la bringeure, afin d'éviter la confusion avec le Galgo et le Sloughi, argua-t-il...
- et il imposa l'appellation Lévrier de l'Azawakh, qui n'est pas un substantif propre mais seulement une référence géographique. Cette région ayant déjà deux espèces qui lui sont reconnues et attribuées, un zébu et un mouton.
Or, notre Club avait proposé le choix entre plusieurs dénominations : Lévrier des Touaregs (Oska), Sloughi des Touaregs, et Oska tout simplement. Cette dernière nous paraissait la meilleure, car parfaitement univoque, et utilisant un terme berbère très ancien.
Par bonheur, un éminent linguiste a repris l'étude de cette question. C'est le professeur Raymond Triquet. Lorsque le directeur de la SCC -André Varlet- a chargé M. Triquet de revoir au printemps 2013 la rédaction de notre standard afin de le mettre en conformité avec la grille de la FCI, il est apparu bien logique à ce spécialiste d'attribuer à ce chien le nom qui lui est donné par ses éleveurs depuis des siècles.
Afin de ne pas trop dérouter les amateurs, le professeur Triquet s'est contenté de citer le vocable Oska dans le préambule du standard, durant ce qu'on pourrait appeler une "période d'accoutumance".
Continuons donc d'utiliser la dénomination officialisée en 1981.
Mais de grâce, pitié pour la langue française, ne transformons pas un terme géographique en substantif d'une race canine !
Un lévrier de l'Azawakh (prononcer "Azawar") ne peut pas être (en bonne grammaire) désigné sous le raccourci "un azawakh", mis au pluriel sous la forme "des azawakhs".
Parlant du dogue de Bordeaux, dirait-on "un Bordeaux, des Bordeaux" ?
Et, s'agissant du chien du Tibet, "un Tibet, des Tibets" ?
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