L' AZAWAKH - OSKA ET LES IRIS DE VAN GOGH
Cette race, qui est l'objet d'un effort de conservation de la part de chercheurs spécialistes du Sahara, souci reconnu, partagé, et "gravé dans le marbre" par la FCI depuis 1981, cette race est bien l'héritière d'un stock de canidés domestiqués en l'antique immensité du Sahara (du Nil à l'Atlantique) depuis des millénaires.
Mais au fil des siècles, l'aridité croissante et l'hostilité des états actuels aux sociétés pastorales, ont réduit son espace vital comme une peau de chagrin.
Un signe encourageant, toutefois : dans le Sahara, l'Etat algérien a mis en place un parc naturel de l'Ahaggar et du Tassili des Ajjer, chargé, entre autres objectifs, de recenser et de préserver les espèces végétales et animales menacées de disparition; citons le cyprès du Tassili, le tamarix, la gazelle, le mouflon, le guépard, et le chien Oska, notre lévrier, puisque le Tassili a bien été son berceau, en ces temps lointains, et pourtant si proches, quand on se prend à comparer les gravures rupestres et des scènes récentes vécues chez les nomades chasseurs.
Cerise sur le gateau : l'Unesco soutient cette opération au titre de la protection du patrimoine naturel et culturel de l'humanité. Le lévrier de l'Azawakh-Oska relève donc bien du patrimoine cuturel de la communauté humaine de la planète. Merci, l'Unesco !
Nous lui devons bien la même protection de sa spécificité que celle accordée déjà à l'art pariétal, aux cathédrales, aux temples bouddhiques, et aux trésors de nos musées....
Si l'actuel propriétaire japonais des fameux Iris de Van Gogh, considérant qu'il existe aussi des iris aux teintes brune, ivoire, violette, faisait reprendre le chef d'oeuvre bien gardé dans un coffre ou un musée pour donner aux chers iris de Vincent une couleur plus "tendance", quel scandale provoquerait cette fantaisie, cette atteinte sacrilège !
Eh bien, osons comparer ce qui serait un détournement monstrueux aux manipulations de quelques éleveurs européens qui veulent "repeindre" l'antique Azawakh-Oska aux couleurs un peu plus "tendance" du marché de la cynophilie.
"Peintures et gravures d'avant les Pharaons, du Sahara au Nil"
LE REGARD DU JUGE CRISTIAN VANTU
Critères de jugement de l’azawakh
Par le Dr Christian VANTU – Juge FCI
Je me réfère, pour décrire cette race, au très bon standard officiel et présente mon texte comme une lettre d'un éleveur et juge d’Azawakh à ses collègues. Je l’écris en pensant à l’avenir de cette race mais également aux juges désireux de comprendre ce qu’est un Azawakh et comment nous devrions juger cette exceptionnelle beauté afin de préserver sa valeur unique. Je n’ai pas estimé nécessaire de m’étendre sur les aspects évidents, mais plutôt d’insister sur les points importants qui font la différence entre un bon juge et un juge d’exception.
Brno INTERCANIS 2008
Si vous voulez juger des Azawakhs, vous devez avant tout essayer d’oublier toutes les autres races, ainsi que les formes et les proportions auxquelles vous êtes habitués. Vous devez également oublier le caractère et le comportement du chien classique. Il vous faudra être préparé à accepter quelque chose de différent.
En tant que juges nous avons l’habitude de nous référer à un modèle commun auquel tous les chiens doivent correspondre, mais dans ce cas le modèle n’existe pas. Pour percevoir le juste type de l’Azawakh, il vous faudra y consacrer du temps et élargir vos critères esthétiques.
Je me rappelle , me promenant en ville avec l’un de mes chiens, d’une très petite fille disant à sa mère « maman, regarde, un petit cheval ». Je compris alors, loin des
idées préconçues, ce que notre œil perçoit : un petit cheval. La similitude entre l’Azawakh et le cheval Arabe, surtout en allures, est évidente.
Photo 1a/1b : similitudes entre le cheval arabe et l’Azawakh
Rappelez-vous de la précédente comparaison, n’oubliez pas que la nature crée la diversité et que le « canis lupus familiaris » en est l’un des meilleurs exemples. Nous ne sommes pas là pour le changer. Nous devons plutôt comprendre que les raisons maintenant pour l’homme d’aimer cette race sont son élégance et sa fierté, et non sa fidélité inconditionnelle et son obéissance. L’Azawakh n’est pas un esclave mais peut être un adorable compagnon. Nous devons apprécier les qualités qui le rendent très important à ses propriétaires et non pas la faculté de se laisser toucher par n’importe qui, pas même par nous, les juges.
UN BREF RESUME HISTORIQUE
L’Azawakh est un lévrier africain de type afro-asiatique qui apparut en Europe à partir de 1968, provenant des zones pastorales autour de la vallée de l’Azawakh. Il a été le compagnon des nomades sud-sahariens depuis de nombreux siècles.
Le premier couple importé en Europe fut R’Eheouel et Reylane, par Gervais Coppé, puis un autre couple (dont Gao), fut ramené du Mali par un diplomate Yougoslave pour être offert au maréchal Tito. Ce couple est à l’origine de la lignée de Mme Sekalec. D’autres chiens furent importés plus tard en France, et même encore maintenant on importe des chiens de plus ou moins bonne qualité du Mali, du Niger, d’Algérie et du Burkina Faso. Il y a beaucoup de polémiques entre les éleveurs et le Club de Race au sujet des récents imports. Ils sont bénéfiques dans le cadre de la santé génétique de la race, aidant les éleveurs européens à éviter le problème de la consanguinité, mais ils ont aussi apporté de nouvelles couleurs de robes, non admises dans le standard. En tant que juges nous ne pouvons pas avoir plus que des opinions personnelles à ce sujet. Le Club de Race Français est le seul autorisé à changer le standard. Certains sujets importés ces dernières années sont d’excellente qualité, mais pas tous. Dans la hâte d’amener du sang neuf, des chiens de moindre valeur ont été utilisés pour l’élevage et le résultat se voit en exposition : des angulations trop prononcées, des fouets attachés trop haut, ou trop courts, des corps trop longs, des têtes trop larges, des expressions atypiques, des allures atypiques et dans le pire des cas : le manque de type.
ASPECT GENERAL
Particulièrement haut sur pattes et élégant, l’Azawakh donne une impression générale de grande finesse. Son squelette et sa musculature sont apparents sous une peau fine et lisse. Ce lévrier se présente comme un chien racé : le corps tient dans un rectangle dont les côtés verticaux sont les plus longs.
PROPORTIONS IMPORTANTES :
Longueur du corps – hauteur au garrot = 9/10 Cette mesure peut être légèrement supérieure chez les femelles.
Profondeur de la poitrine – hauteur au garrot = environ 4/10
Longueur du museau – longueur de la tête = ½
Largeur du crâne – longueur de la tête = 4/10
Il s’agit d’un chien court, très court, le plus court, et les proportions du corps sont un point très important dans le standard, spécifique à cette race. Il est haut sur pattes, sec, c’est une beauté architecturale avec des lignes gothiques. Vous devez remarquer que la structure osseuse et la musculature superficielle doivent être visibles. Un Azawakh en bonne condition d’exposition ne doit avoir aucune graisse. L’Azawakh doit être élégant. Il n’y a pas d’autre mot qui puisse le décrire mieux que « élégance ».
Photo 2 : proportions et angles
COMPORTEMENT/TEMPERAMENT :
Vif, attentif, distant, réservé avec les étrangers, il peut même être inapprochable, mais doux et affectueux avec ceux qu’il accepte.
L’Azawakh est plus près du fier « loup domestique » que du chien obéissant. Il faut avoir une forte personnalité pour qu’il vous accepte comme maître. C’est difficile à croire pour ceux qui n’ont jamais eu un Azawakh, mais il peut être très affectueux avec son propriétaire, quand aucun « ennemi » éventuel n’est en vue. C’est vrai, ce chien est très méfiant, mais personnellement j’aime cette caractéristique. Il faut sans doute de longues journées avant qu’il ne s’habitue à une nouvelle personne et plus encore pour qu’il l’accepte dans son environnement. C’est lui qui approchera et jamais le contraire. C’est la raison pour laquelle il n’est pas bon de les toucher quand nous les jugeons, surtout les jeunes, car cela les stresse davantage et leur fait détester les expositions canines. A cause de leur méfiance, ils ont besoin de plus de temps pour s’habituer à un nouvel environnement et à la foule. Si le chien parvient à se conduire normalement dans cette ambiance inconfortable, pourquoi le stresser davantage en le touchant. De toute façon nous pouvons tout voir, donc nous n’avons pas besoin de les toucher. Si un juge ne peut pas comprendre comment ou pourquoi quelqu’un peut accepter ce type de comportement chez un chien, c’est seulement parce qu’il n’en a jamais eu. Je ne peux personnellement imaginer un Azawakh d’une obéissance totale et inconditionnelle, ou trop sociable. J’apprécie ce caractère et c’est l’une des raisons qui me fait aimer cette race. Personne n’aime les beautés perdues mais nous aimons tous le mystère et la dignité des beautés naturelles, voir sauvages. Sachons conserver leur pureté.
Photo : le même chien qui obéit ici à une très petite fille, n’accepte pas le contact des étrangers. Tant qu’il est un parfait compagnon pour tous les membres de sa famille, et qu’il peut être correctement présenté sur un ring, sa méfiance ne doit pas être considérée comme un défaut mais comme….. une qualité)
TETE :
Longue, fine, sèche et ciselée, plutôt étroite mais sans excès.
REGION CRANIENNE
Crâne :
Il est presque plat, plutôt allongé. La largeur du crâne doit absolument être inférieure à la moitié de la longueur de la tête. La direction des axes du crâne et du museau sont souvent légèrement divergentes vers le front. Les arcades sourcilières et le front sont légèrement marqués. D’autre part, la crête occipitale est nettement protubérante et visible.
Stop : Très légèrement prononcé.
Région faciale :
Nez : Les naseaux bien ouverts. La truffe est noire ou brune.
Museau : Long, droit, fin vers la truffe sans exagération.
Mâchoire/Dents : Mâchoires longues et fortes. Dentition en ciseau.
Joues : Plates.
Yeux : En amande, plutôt grands. Leur couleur est foncée ou ambre. Les paupières sont pigmentées.
Oreilles : Posées relativement hautes. Elles sont fines, toujours pendantes et plates, larges à la base, collées au crâne, jamais « en rose ». Leur forme est celle d’un triangle avec le bout légèrement arrondi. Le bas se relève lorsque le lévrier est attentif.
ENCOLURE :
Bonne sortie de cou qui est long, fin et musclé, légèrement courbé. La peau est fine et sans fanon.
Comme tout ce qui se rapporte à ce chien, son expression est unique et difficile à exprimer. Le mieux est de se référer aux photos ci-jointes et de s’habituer à l’expression de sa tête.
photos 4-5-6 : profils et expressions correctes
L’Azawakh a un cou long et arqué, la tête est portée haute, impassible et fière.
Même le standard ne mentionne aucune faute en ce qui concerne des absences de dents et selon moi le manque de PM1 ou PM2 ne peuvent pas être un défaut éliminatoire, ce qui ne signifie pas que ce chien peut n’avoir aucune dent. Le juge devrait associer l’absence de dent avec le bien-être du chien et le pénaliser en accord avec cela. Une dentition en ciseau est la dentition correcte mentionnée dans le standard. Le prognathisme de la mâchoire supérieure ou inférieure est une faute éliminatoire et la hauteur de la mâchoire est acceptée tant qu’elle n’est pas mentionnée comme un défaut.
Photo 7 : Fouet enroulé attaché trop haut, mauvaise ligne de dessus et croupe.
Photo 8 : Fouet bien attaché et porté, croupe correcte
Corps :
Ligne de dessus : Presque droite, horizontale et légèrement relevée sur les hanches.
Garrot : relativement saillant.
Rein : Court, décharné et souvent légèrement arrondi.
Os iliaques : Nettement saillants et toujours placés à une hauteur supérieure ou égale à la hauteur du garrot.
Croupe : Oblique mais sans excès.
Poitrail : Pas très large.
Poitrine : Bien développée en longueur, profonde sans atteindre le niveau du coude. Elle n’est pas très large mais doit laisser assez de place au système cardiaque, si bien que la région sternale de la poitrine ne doit pas devenir brusquement étroite.
Côtes : Longues, apparentes, légèrement et uniformément incurvées vers le sternum.
Ligne de dessous : La courbe sternale est accentuée et doit rejoindre le ventre en douceur. Le ventre est situé très haut sous la courbe lombaire.
Le garrot est saillant comme les os iliaques qui doivent être au même niveau ou plus hauts que le garrot. Les os iliaques plus bas que le garrot doivent être considérés comme une faute grave.
Chez les chiens qui ont une peau moins épaisse les côtes sont parfois plus marquées que de coutume et cela ne doit pas être pénalisé tant que, en allures, le chien conserve une bonne ligne de dessus bien droite.
La croupe ne doit pas être exagérément inclinée mais doit absolument être oblique, la faute la plus commune étant davantage une croupe trop horizontale qu’une croupe à l’oblique trop accentué.
Fouet :
Attaché bas, long , fin, lisse et effilé. Le poil est identique au reste du corps et possède une extrémité blanche. Il est porté pendant avec la pointe légèrement relevée, mais lorsque le chien est excité, il peut être porté au-dessus de l’horizontale.
Photo 9 : angulations trop accentuées/ Photo 10 : angulations correctes/ Photo 11 : angulations droites
Membres :
Antérieurs :
Vue d’ensemble : longs, fins, presque totalement verticaux, bons aplombs.
Epaules : longues, décharnées, musclées et légèrement obliques de profil. L’angle scapulo-huméral est très ouvert (environ 130°)
Pieds : De forme arrondie, doigts fins et légèrement serrés, les coussinets sont pigmentés.
Postérieurs :
Vue d’ensemble : d’apparence longs et secs, parfaitement verticaux.
Cuisses : longues avec des muscles apparents et secs. L’angle coxo-fémoral est très ouvert (environ 130°)
Grasset : L’angle fémuro-tibial est très ouvert (environ 145°)
Jarret : le jarret et son articulation sont droits et décharnés, sans ergots.
Pieds : ronds avec des coussinets pigmentés.
L’Azawakh a des angles ouverts aussi bien aux membres antérieurs qu’aux postérieurs mais jamais d’articulations droite du jarret ni d’angles trop fermés.
Les métatarses doivent être verticaux mais chez les chiens qui ont une cuisse un peu plus longue, l’angle formé par les os du métatarse avec la jambe est inférieur à 145 . Il est évident alors que les métatarses ne sont plus aussi verticaux. Cela ne doit pas être considéré comme une faute grave si cela n’affecte pas l’apparence générale et l’allure. Mais des jarrets trop droits ou des angulations trop prononcées qui affectent le type spécifique et le mouvement ne sont pas souhaités et doivent être pénalisés.
Les antérieurs doivent être parfaitement droits mais sont très souvent ouverts sur environ 5-10 degrés, ce qui ne doit pas être considéré comme une faute grave. Les postérieurs doivent également être droits.
Allures :
Elles doivent être très souples, d’une grande sveltesse, avec un mouvement particulièrement élevé au trot et au pas. Le galop est bondissant. L’Azawakh donne une grande impression de légèreté, voir même d’élasticité. L’allure est un point essentiel de la race .
Photos : 12-13-14-15
L’Azawakh a des angles très ouverts qui rendent impossible une grande extension des membres, mais ceci est compensé par la longueur des pattes qui lui permettent de couvrir du terrain. Un chien qui serait trop angulé peut aussi avoir une allure spectaculaire mais n’aura pas l’allure caractéristique et ne doit donc pas être privilégié. Ainsi que c’est mentionné dans le standard, l’allure, le type d’allure plus précisément est essentiel à la race. En observant les antérieurs en mouvement (au trot) on constate qu’ils ont une action élevée due à l’extension de l’humérus (partie du haut de la patte) et non à une flexion exagérée du radius qui serait un mouvement « piaffé » et doit être pénalisé. C’est une faute très fréquente dans les jugements de l’Azawakh. Un chien qui a toutes les caractéristiques du standard mais un trot lourd ou un mouvement piaffé ne peut pas être considéré comme méritant un titre de champion.
A la marche, sur un sol dur certains Azawakhs plient davantage leurs coudes et lèvent leurs pattes trop haut comme s’ils piaffaient mais le même chien doit avoir une bonne allure si les proportions et les angles sont corrects. C’est une très bonne raison pour nous de juger du mouvement au pas où toutes les fautes sont visibles.
PEAU :
Fine et collée au corps.
ROBE :
Poil : court, fin, pratiquement absent du ventre.
Couleur : Fauve avec des mouchetures limitées aux extrémités. Toutes les nuances sont admises, du sable clair au fauve foncé. La tête peut ou non être masquée noire et la couleur est très variable. La robe a un poitrail blanc et la pointe du fouet est blanche. Les quatre membres ont obligatoirement des « chaussettes » blanches, tout au moins une trace sur les pattes. La bringeure noire est admise.
Cette pigmentation est déterminée par le « S I » (la série des allèles S, le 2ème allèle dit à « panachure irlandaise ») qui donne moins de 20% de blanc. Si le chien a du blanc sur la poitrine et, ou sur le cou, ainsi que sur 2 ou 3 membres, la plupart du temps le blanc est présent sur d’autres parties également mais moins prononcé. Si vous cherchez bien vous trouverez sans doute juste quelques poils blancs entre les doigts ou les coussinets. Ce n’est pas considéré comme un défaut.
TAILLE ET POIDS :
Taille au garrot : Mâles : de 64 et 74 cms / Femelles : de 60 à 70 cms.
Poids : Mâles : entre 20 et 25 kgs / Femelles : entre 15 et 20 kgs.
DEFAUTS :
Tout écart des points répertoriés doit être considéré comme une faute et cette faute doit être jugée proportionnellement à son importance.
- Aspect général : lourd.
- Crâne trop large.
- Stop exagéré
- Corps trop long
- Les os iliaques nettement plus bas que le garrot
- Dépigmentation prononcée de la truffe.
FAUTES ELIMINATOIRES :
- Manque de type (en particulier lorsqu’il traduit un croisement récent avec une autre race)
- Importante déformation anatomique non accidentelle
- Anomalie handicapante – non acquise
- Tous les vices rédhibitoires habituels
- Prognathisme supérieur ou inférieur
- Œil clair dit œil d’oiseau de proie
- Côtes courbes à la base de la poitrine qui prendrait alors l’allure d’une « boîte à violon »
- Robe non conforme au standard
- Poil dur ou mi-long
- Absence de toute marque blanche à l’extrémité d’un ou plusieurs membres
- Taille dépassant de 3 cms les mesures du standard
- Caractère timide, paniqué ou agressif avec attaque
Lorsque vous jugez un Azawakh, avant de prendre la décision de le disqualifier pour cette raison, rappelez-vous de ce qui est marqué au paragraphe du standard COMPORTEMENT/TEMPERAMENT :
« … distant, réservé et peut même être inapprochable ». Si le chien est agressif ou attaque sans raison, vous devez le disqualifier mais vous ne devez pas essayer de le toucher si vous sentez qu’il le refuse. Ceci est valable pour beaucoup de lévriers mais cela devient pratiquement une règle en ce qui concerne l’Azawakh. Lorsque vous jugez de jeunes chiens au milieu de la foule des rings d’expo, rappelez-vous que cette race est habituée aux grands espaces et à moins de monde. Nos expositions ne correspondent pas à ses habitudes, il est donc normal d’essayer de conserver chez cette race ses caractéristiques et sa dignité. Laissez-leur le temps de s’habituer à notre façon de vivre. Tenez compte également des erreurs de présentation. Parfois, peut-être presque toujours, c’est le plus grand problème et à cause de cela le chien « ne peut pas être jugé ». Il ne doit pas être disqualifié pour une faute de comportement.
Photos 3-5-6-12 : Vantu et Sipos/Insolens – Roumanie
Photos 1/b, 13 : Susannah Thyni/ ZounAdu- Suède
Photos 14, 15 : Corinne Lundqvist/de Garde-Epée – France
Photo 2 : A.u.U.Hochgesand/ Aulad al Sahra’s – Allemagne
Photo 4: David Moore/ Idiiyat-es-Sahel - USA
IMPRESSIONS D'UNE EXPOSITION : LA NATIONALE D'ELEVAGE 2011
A Villers-Châtel (près d'Arras) les 23 et 24 juillet.
Le château et ses vastes abords et dépendances si aimablement et gracieusement mis à notre disposition par M. de Franssu ont été un cadre qui a bien favorisé l'ambiance de cordialité et de généreux partage qui doit empreindre cette manifestation singulière. Et la collaboration avec le Club des Lévriers du Haut de France, qui a assuré la maîtrise d’œuvre et l'intendance de la fête, a permis un encourageant succès.
Participation.
Malgré la concurrence en juillet de trois autres grandes manifestations (World Dog Show, championnat national, Eurocoursing) nous avons reçu l'inscription de 120 chiens, dont 36 azas, le lot le plus nombreux.
Rendons hommage aux exposants qui, inscrivant l'un 8 sloughis et l'autre une dizaine de divers "primitifs", ont permis l'homologation du championnat de course, et enrichi la qualité de notre rencontre. Et merci aux deux photographes bénévoles (MM. Cadosh et Giambi) qui nous offriront un reportage de qualité "pro" !
Jugements.
Le juge roumain Cristian Vantu, connu pour son intérêt particulier pour l'Azawakh et aussi par les textes qu'il a publiés, s'est acquitté de sa mission avec compétence, réflexion, et un sens pédagogique réel et efficace.
L'homogénéité du lot a permis de ne pas amener le juge à ne pas disqualifier certains sujets ni à attribuer le qualificatif "insuffisant"... On ne peut que se réjouir de la connaissance du standard et de son respect par les exposants.
Certes les sujets étaient dans leur grande majorité bien conformes au type valorisé, mais on peut toutefois regretter un manque de diversité : peu de robes bringées, et une tendance à aller vers l'hypertype chez certains exposants (éleveurs), voire à produire des sujets se ressemblant quasiment comme des clones ! Le maintien de la diversité dans le respect du standard n'est pas un chemin aisé... Nous avons encore du travail devant nous !
Conseils et orientation de l'élevage
Il est dommage de n'avoir pas su profiter de la participation d'un juge si compétent et dévoué pour la race en vue de pouvoir conseiller les éleveurs dans le choix des géniteurs et les appariements les plus opportuns et prometteurs. Gardons en tête cette perspective pour l'an prochain.
L'épreuve de poursuite à vue sur leurre
Bien que n'étant pas pratiquant ni connaisseur de la p.v.l., le spectacle de cette compétition si bien conduite m'a convaincu de l'intérêt supérieur du circuit fermé : pas de perte de temps à remonter le leurre, pas de dégât au terrain par les passages de la moto, bref un très beau spectacle, et rondement mené !
Gervais Coppé
Un grand merci à Jean Marc Giambi et Emmanuel Colin pour ce beau souvenir en images
LA "LIGNEE YOUGOSLAVE", UN MYTHE ? ou bien quoi ?
On peut rencontrer des amateurs peu avertis de l'histoire de l'introduction de la race en Europe évoquant une "lignée yougoslave", comme si la race avait pu apparaître et s'installer là-bas sur la côte dalmate, entre Dubrovnik et Split. Qu'en est-il ?
Durant les premières années de l'indépendance africaine, la Yougoslavie avait fait des offres de service aux quelques rares pays tentés par "la voie socialiste" C'était le cas du Mali du président Modibo Kéïta...
La coopération yougoslave avait offert un abattoir frigorifique construit à Gao pour permettre l'exportation de viande réfrigérée vers l'Algérie et le Ghana, le bétail étant alors la principale ressource d'exportation.
Une entreprise française était associée à ce chantier, elle était dirigée sur place par Michel Doche, un français originaire de la Dordogne, grand chasseur et fin connaisseur de la faune locale. Son jardin à Gao était une véritable Arche de Noé, où cohabiataient les oiseaux du fleuve, des jeunes phacochères, des gazelles, une autruche, des outardes, et même des lionceaux orphelins. Et un splendide Azawakh (dénommé Assadek) considéré par Michel comme un "Sloughi de Ménaka".
C'est auprès de lui et par son entremise que j'ai été sur-le-champ fasciné par ce chien (en 1967), puis que j'ai pu adopter mon premier couple.
De son côté l'ambassadeur de Yougoslavie, qui opérait régulièrement une visite de son chantier, et passait de bien agréables soirées en compagnie des Doche et de leurs amis touaregs, a aussi été séduit par ce chien -le plus beau que j'ai pu rencontrer, malgré son prognathisme- et il forma le projet d'offrir un couple de cette merveille à son "patron" le maréchal Tito, dont le goût pour la gent canine était bien connu.
Michel Doche s'acqutta avec zèle de cette mission, et il put expédier par avion, en caisse, vers Belgrade ce couple, nommé, me semble-t-il, Gao et Lara. En bon Croate, Tito confia ces chiens au zoo de Zagreb, raison pour laquelle le nom de madame le docteur Sekalek est attaché à cette lignée, l'une des fondatrices du cheptel européen.
En retour, Michel Doche reçut un diplôme de reconnaissance, signé de la main de Tito.
Il vit aujourd'hui la retraite avec son épouse Catherine à Sourzac, en Dordogne.
N.B. La construction de l'abattoir frigorifique de Gao a bien été achevée. Mais un coup d'Etat a renversé les régimes du Mali, de l'Algérie et du Ghana, brisant du même coup le schéma commercial de l'exploitation de cet abattoir, dont le seuil n'a jamais vu un seul zébu le franchir...