Azawakh-Oska

Azawakh-Oska

LA "LIGNEE YOUGOSLAVE", UN MYTHE ? ou bien quoi ?

On peut rencontrer des amateurs peu avertis de l'histoire de l'introduction de la race en Europe évoquant une "lignée yougoslave", comme si la race avait pu apparaître et s'installer là-bas sur la côte dalmate, entre Dubrovnik et Split.   Qu'en est-il ?

 

Durant les premières années de l'indépendance africaine, la Yougoslavie avait fait des offres de service aux quelques rares pays tentés par "la voie socialiste" C'était le cas du Mali du président Modibo Kéïta...

La coopération yougoslave avait offert un abattoir frigorifique construit à Gao pour permettre l'exportation de viande réfrigérée vers l'Algérie et le Ghana, le bétail étant alors la principale ressource d'exportation.

 

Une entreprise française était associée à ce chantier, elle était dirigée sur place par Michel Doche, un français originaire de la Dordogne, grand chasseur et fin connaisseur de la faune locale.  Son jardin à Gao était une véritable Arche de Noé, où cohabiataient les oiseaux du fleuve, des jeunes phacochères, des gazelles, une autruche, des outardes, et même des lionceaux orphelins. Et un splendide Azawakh (dénommé Assadek) considéré par Michel comme un "Sloughi de Ménaka".

C'est auprès de lui et par son entremise que j'ai été sur-le-champ fasciné par ce chien (en 1967), puis que j'ai pu adopter mon premier couple.

 

De son côté l'ambassadeur de Yougoslavie, qui opérait régulièrement une visite de son chantier, et passait de bien agréables soirées en compagnie des Doche et de leurs amis touaregs, a aussi été séduit par ce chien -le plus beau que j'ai pu rencontrer, malgré son prognathisme-  et il forma le projet d'offrir un couple de cette merveille à son "patron" le maréchal Tito, dont le goût pour la gent canine était bien connu.

 

Michel Doche s'acqutta avec zèle de cette mission, et il put expédier par avion, en caisse, vers Belgrade ce couple, nommé, me semble-t-il, Gao et Lara. En bon Croate, Tito confia ces chiens au zoo de Zagreb, raison pour laquelle le nom de madame le docteur Sekalek est attaché à cette lignée, l'une des fondatrices du cheptel européen.

En retour, Michel Doche reçut un diplôme de reconnaissance, signé de la main de Tito.

Il vit aujourd'hui la retraite avec son épouse Catherine à Sourzac, en Dordogne.

 

N.B. La construction de l'abattoir frigorifique de Gao a bien été achevée. Mais un coup d'Etat a renversé les régimes du Mali, de l'Algérie et du Ghana, brisant du même coup le schéma commercial de l'exploitation de cet abattoir, dont le seuil n'a jamais vu un seul zébu le franchir...



08/08/2011
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