Azawakh-Oska

Azawakh-Oska

AZAWAKH ET AZAWAD

L'état de guerre que connaît le nord du Mali depuis un mois a malheureusement familiarisé le public des medias avec des termes méconnus, et toujours mal définis : Azawad, Touareg, Islamiste, etc...

Ce qui est un terrain béni pour la manipulation et les expéditions des va-t-en guerre (comme on l'a vu récemment en Libye avec l'opération BHL-OTAN).


L'Azawakh est une zone pastorale bien délimitée, correspondant à un ancien bassin fluvial (qui fut à l'ère tertiaire le cours supérieur du fleuve Niger), une zone aujourd'hui coupée par la frontière entre les états du Mali et du Niger (voir la carte dans un autre article de ce blog).  Cette zone aride porte des pâturages très appréciés par les éleveurs nomades touaregs, dahoussahaqs et peuls, et que les cultivateurs sédentaires haoussas et djermas ne peuvent convoiter.  Deux races animales y ont été sélectionnées par les éleveurs et en ont reçu le nom par les européens : une vache zébue, et un chien, ce lévrier dénommé Oska en langue touarègue.

 

Alors que l'Azawad, lui, constitue pour les géographes l'espace désertique au nord de Tombouctou, un immense erg qui va jusque Taoudéni, aux confins de l'Algérie. Cet espace a été redéfini par les militants indépendantistes touaregs du MNLA,  et étendu à tout le nord du Mali,  recouvrant ainsi de vastes territoires occupés depuis des siècles  par d'autres ethnies : des Peuls, des Songhaïs, des Maures, des Dahoussahaqs, des Bozos, et même des DogonsIl est abusif et faux de prétendre que cet "Azawad" est un territoire uniquement touareg.  On sait que d'autres groupes touaregs sont installés (et dispersés) aussi au Niger, en Algérie, en Libye et au Burkina;  et les querelles et les guerres pour remettre en cause les contrôles territoriaux établis ont émaillé l'histoire bien connue de ces peuples.  Depuis plus de mille ans, les empires qui ont étendu une souveraineté sur cette vaste zone de l'ouest africain (le Ghana, le Mali, puis le Sonrhaï) ont toujours vu cohabiter et se respecter une mosaïque d'ethnies.


C'est depuis les indépendances en 1960 que les vieux antagonismes, notamment entre pasteurs et cultivateurs, ont été ranimés par un pouvoir politique et administratif mal partagé, souvent abusif.

Et l'intégrisme islamiste est venu souffler sur les braises, retrouvant un terreau fertile qui avait déjà été exploité au 19° siècle, puis en 1917, par la Sénoussia, soutenue alors par la Turquie, lorsque l'armée française était investie sur un autre front, en Europe.

 




10/04/2012
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